Inventaire du patrimoine immobilier culturel

Recherche 
Uniquement les fiches pastillées ?
Liste des biens de votre commune
Quelques chiffres
Loading
Cartographie
Libellé(s) 

Aucun libellé renseigné

Localisation

Adresse principale : Rue Vankeerberghen 14, HUY (Huy)

Notice

N°14. Maison dite du Gouverneur. Cette demeure resta longtemps propriété de la famille de Brialmont de Fraiture. Au déb. du XVIIIe s., elle fut louée par la ville de Huy pour y loger pendant une dizaine d'années son dern. gouverneur, Isaac de Cronstrôm. En 1792, elle fut vendue par le duc de Montmorency aux de Namur de Fléron qui la cédèrent en 1830, aux Matthieu Acheté en 1912 par la Ville, cet immeuble desservit dès 1919, une école professionnelle pour jeunes filles. En 1967, le Service des Travaux de Huy y établit ses bureaux. Remarquable exemple de l'architecture civile du XVIe s., édifice se dressant au fond d'une cour bordée de dépendances du XVIIIe s.
Longeant la rue Vankeerberghen et abritée sous une bâtière d'ardoises à coyaux, aile d entrée de deux niveaux, élevée au XVIe s. sur un soubassement biseauté de grand appareil mais remaniée dans le 3e qu. du XVIIIe s. Appareillé en calcaire, r.d.ch. ouvert d'un porche central profilé du XVIe s. : arc en anse de panier et montants reposant sur bases prismatiques, fort abimées. A dr., deux fenêtres aménagées probablement dans la 1re Moitié du XIXe s., aux linteau droit et montants monolithes. Etage en briques et calcaire, éclairé de quatre baies bombées à clé passante, celle de la deuxième travée dr. étant récente. Battée pour les deux extrêmes. Ancres en S. Corbeaux et corniche calcaires profilés. Mur-pignon dr. en petits moellons de grès et calcaire. Au mur-pignon g., premier niveau en moellons et deuxième en briques. Baies carrées du XVIIIe s. obturées. Côté-cour développant trois travées ; portail en anse de panier sur montants harpés, flanqué autrefois de part et d'autre d une remise à voiture du XVIIIe s. : entrées cochères cintrées à large clé sur piédroits monolithes, partiellement murées et percées de baies peut-être du XIXe s. A l'étage, baies bombées à clé.
Encadrant la cour pavée à l'E. et à l'O., dépendances de la 2e Moitié du XVIIIe s. en briques et en moellons enduits, comptant cinq travées sur deux niveaux de hauteur dégressive : portes sur dés et fenêtres calcaires bombées à clé passante ; quelques remaniements dans les ouvertures du r.d.ch. à dr. Bâtière d'ardoises à coyaux Fermant la cour au S. et daté de «l'an mil cinq cent trente cinq le 25e jour de janvier» par l'inscription en caractères gothiques d'un phylactère placé entre la porte et l'imposte, splendide corps de logis de deux niveaux, couvert d'une haute bâtière d'ardoises aux versants très accentués.
Entièrement en calcaire appareillé, façade N. élevée sur un petit soubassement chanfreiné et sur des caves-hautes ouvertes de deux curieux jours en forme de canonnière et de trois portes, celle de dr. étant masquée par la dépendance occidentale : entrées à encadrement profilé présentant un arc en anse de panier sur montants à base prismatique, arc rehaussé à l'extrémité dr. par un tore épais reposant sur des culots à tête humaine. Espacées inégalement et protégées jadis par des barreaux, fenêtres à modénature gothique et jadis à croisée
de hauteur dégressive ; six jours pour celles du r.d.ch. et quatre pour celles de l'étage (?); linteau couronné d'un cordon-larmier en accolade prenant appui sur des culots tantôt à tête humaine, masculine ou féminine, tantôt à motif végétal ; piédroits amortis d'une triple base de colonnettes prismatiques. Appui du deuxième niveau abaissé d'une assise. Perron appareillé de tradition XVIIIe s. à volées convergentes, gardé d'une rampe en fer forgé du 1er tiers du XIXe s. avec départ en colonne en fonte et mandorles sécantes et cantonné de murs d'échiffre profilés calcaires. Porte surmontée d'une baie d'imposte vitrée, protégée autrefois de barreaux : encadrements moulurés et cordons-larmiers semblables à ceux des sept fenêtres ; flanquant la porte, culots d'excellente facture représentant des bustes d'homme et de femme. Corniche et corbeaux calcaires profilés. Trois lucarnes à bâtière. Murs-pignons en petits moellons essentiellement de calcaire.
S'ouvrant sur le jardin délimité par un mur de moellons, façade arrière plus sobre en petits moellons calcaires, renforcée de chaînes d'angle. Cinq travées de baies profilées, revues sans doute au XVIIIe s. : linteau droit à clé et intrados travaillé en retrait, reposant sur piédroits chaînés. Corniche et corbeaux moulurés.
Décor intérieur essentiellement néo-classique de la fin du XVIIIe s. : important escalier en chêne avec beau départ sculpté surmonté d'un lion et fuseaux torsadés; portes en chêne; plusieurs manteaux de cheminée en marbre et en chêne. A l'étage, porte calcaire cintrée donnant accès à l'arvô surplombant la rue des Frères Mineurs et reliant la "maison du Gouverneur" au couvent des Frères Mineurs.
Passage voûté aux cintres constitués de moellonnets disposés de champ et surmonté d'un niveau en moellons calcaires assisés. Au N. et au S., petite baie profilée du XVIe s. au linteau en accolade sur montants chaînés à congé. Bâtière d'ardoises à coyaux reposant sur bouts d'entrait. Perpendiculaire à la façade arrière du logis, petite annexe construite, probablement dans le courant du XVIIIe s., en moellons calcaires sous une bâtière d'ardoises à croupe et coyaux. Un niveau ouvert d'une porte au linteau droit sur piédroits harpés, encadrée de deux jours rect.
Au fond du jardin et donnant sur la rue des Frères Mineurs, intéressant portail profilé du XVIe s. partiellement refait provenant sans doute de l'ancien hospice d'Oultremont : arc en plein cintre relevé d'une moulure formant larmier reposant sur deux petits culots à tête humaine et piédroits chaînés sur base prismatique (fig. 183, 184, 185). N.R.

R. DUBOIS, Le dernier gouverneur de Huy, Huy, 1891; R. DUBOIS, Les rues de Huy, p. 659-662; J. COMANNE, Les cordons-larmiers..., p. 65-66; J. COMANNE, Au fil des rues..., p. 79-81.